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La laque? Qu'est-ce-que c'est ? par Frédéric Halbreich
La laque de Chine est utilisée dans l'artisanat haut de gamme (boîtes, paravents, meubles précieux et bijouterie de luxe.) Dans ces domaines, sa réputation n'est plus à faire.
Dans le domaine pur et gratuit qui est celui de l'Art, on ne crée pas pour mettre en valeur quelque chose mais simplement pour "créer". Dans l'Art donc, la laque est totalement inusitée. Pour ce que j'en sais du moins.
Jamais je n'en ai vue, ni entendu parler. Et pour cause, la technique en est laborieuse, le cahier des charges lourd et précis, les temps de pause assez longs (de l'ordre de vingt-quatre heures entre chaque intervention). Pour toutes ces contraintes, la laque de Chine ne remplacera jamais l'acrylique dans le cœur des peintres soucieux seulement de transmettre une "image". Dans le cas de la laque, la matière représente à elle seule déjà une image et par là, une partie du sens de l'œuvre. La comparaison avec toute forme usuelle de peinture s'arrête là. La laque de Chine, en plus d'être comme les autres matériaux picturaux le vecteur d'une image, en est aussi son aboutissement. "Matière noble et matière précieuse", le mot n'est pas trop fort car l'on s'y voit comme dans un miroir blanc et noir. C'est ce qui en fait sa spécificité, sa magie.
Et le support ?
Sur une surface d'unalite (composite de bois), je colle (marouflage) une toile de jute sauvage. Quatre petites poutres de bois sont fixées aux extrémités de ce panneau, que je referme par un autre panneau de même dimension. J'obtiens alors le meuble vierge, mon support que j'appelle un sarcophage. Son épaisseur est de cinq centimètres et demi (les dimensions moyennes des œuvres sont de 124cm x 62cm x 5,5 cm ou de 100cm x 100cm x 5,5cm).
Je fais une laque blanche qui sera mon fond de base, sur lequel, lorsqu'il sera sec et fin prêt, je n'utiliserai plus que du noir. Une fois terminée, la laque aime être caressée, sa douceur n'a d'égale que le satin le plus doux. Rien n'est plus agréable au toucher. C'est certainement la plus sensuelle des représentations picturales.
Frédéric Halbreich
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